Le dernier jour d'un condamné : Lecture analytique du chapitre 26 (p.128-129)

Axe I/ Le texte est argumentatif

  Sous axe 1 : Les arguments du narrateur

 Arg 1 :Il ne faut pas laisser un enfant orphelin

Ex 1 :Accumulation : « ton père qui t’aimait tant […] qui baisait ton petit coup blanc […] qui passait la main sans cesse dans tes cheveux […] qui prenait ton joli visage rond entre ses mains », « Qui est-ce qui te fera tout ça maintenant ? », « malheureuse orpheline »

Arg 2 :L’exécution d’un condamné a des conséquences sur son enfant

Ex 2 : « Tous les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi », « Comment te déshabitueras-tu, mon enfant, du jour de l’an, des étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des baisers ? »

 Arg 3 :L’avenir d’un enfant de condamné est compromis

Ex 3 :Phrases interrogatives : « Que deviendra-t-elle ? » , « Est-il bien vrai que tu auras honte et horreur de moi ? » , utilisation du futur  « sera » , « auras » . Sentiments négatifs : « honte », « horreur », « méprisée »  « repoussée »

 Arg 4 : Point commun : les sentiments. Tous les exemples du narrateur s’appuient sur sa propre fille. Elle semble être l’unique raison pour laquelle il ne faut pas le tuer.

  Sous axe 2 : Les stratégies pour persuader

 Arg 1 :Appel aux sentiments familiaux

Ex 1 :Marques de tendresse envers sa fille ; «petite Marie bien-aimée» , «qui l'aime de toutes les tendresses de mon cœur» , «ton père qui t'aimait tant», adjectifs qualificatifs comme «petite» , «jolie». Description angélique de Marie : «ton petit cou blanc et parfumé» , «joli visage rond» , comparaison: «les boucles de tes cheveux comme sur de la soie» .

 Arg 2 : Implication du locuteur

Ex 2 : Marques de la 1ere personne du singulier : « je » , « me », « moi », nombreuses répétitions de ces pronoms.

Arg 3 : Utilisation du registre pathétique

Ex 3 : Phrases exclamatives et interjections qui traduisent les émotions du narrateur (tristesse, désespoir) : «Ah ! Grand Dieu !», «Misérable !» , «Oh !» , «C'est pour moi !» . Compassion éveillée chez le lecteur, attendrissement dû à la séparation avec sa fille : adjectifs qualificatifs «pauvre petite» , sa fille va se retrouver seule : «malheureuse orpheline» .

Arg 4 : Expressivité forte

Ex 4 : Phrases interrogatives et exclamatives, expressivité du narrateur : « Ô ma pauvre petite fille ! Encore six heures, et je serai mort ! », « Pauvre petite ! », « Ma jolie petite Marie ! », «  Qui est-ce qui te fera tout ça maintenant ? », « Qui est-ce qui t’aimera ? » .

Axe II/ L'absence d'échappatoire

   Sous axe 1 :Le registre tragique

 Arg 1 : L'impuissance du narrateur, épreuve insurmontable qui va le conduire à la mort, il a été condamné par la justice.

Ex 1 : Champ lexical de la mort : «bière» , «tuer»  , «mourir» , il n'y a pas d'échappatoire possible, pourtant : «ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver.»

 Arg 2 : Le narrateur a conscience du mal qui l'accable, il sait qu'il va mourir

Ex 2 : Phrases exclamatives : «C'est moi qui vais mourir !»  «C'est pour moi !», affirmations : «Ils vont me tuer»  , «Je serai mort» , connecteur temporel : «six heures»

 Arg 3: La pitié est éveillée chez le lecteur.

Ex 3: Le lecteur éprouve de la pitié face à la situation du narrateur, devant la cruauté du sort. La peine de mort est une pratique horrible. Sans vraiment s'en rendre compte on se retrouve du côté du condamné.

  Sous axe 2 : La prise de conscience du narrateur

 Arg 1: Le narrateur se rend compte de ce qu'il a fait, il regrette.

Ex 1: Regrets du narrateur : «Misérable ! Quel crime j'ai commis, et quel crime je fais commettre à la société

 Arg 2 : Le narrateur se pose des questions à lui-même, il doute.

Ex 2 : Phrases interrogatives : «Est-il bien vrai que je vais mourir avant la fin du jour ?» «Est-il bien vrai que c'est moi ?»

Arg 3 : Tous attendent l'exécution du condamné.

Ex 3 : L'exécution est assimilé à une cérémonie (l.1485), tous se préparent pour l'événement : «Ce bruit sourd de cris que j'entends au-dehors, ce flot de peuple joyeux qui déjà se hâte sur les quais […] cet autre homme aux mains rouges ».